Cette parasha se trouve juste avant la fête de Rosh Hashana pour rappeler aux créatures que nous sommes, que nous nous tenons debout, devant Le Créateur car, le monde et ce qu’il comporte de créatures va défiler devant D. pour être jugé.
Le verbe יצב signifie se tenir debout. Mais pourquoi pas עמד ? La prière pendant laquelle nous effectuons 18 génuflexions ne doit-elle pas s’effectuer en station debout ? Ne l’appelle-t-on pas justement pour cela « âmida » עמידה ?
C’est qu’il existe une différence très importante entre עמד et יצב le premier signifie se tenir debout tandis que l’autre indique que la station debout est faite par force comme si l’on était ancré au sol.
Lorsque nous prions la âmida, nous « agitons » notre corps d’avant en arrière un peu comme un roseau agité par le vent et dont les racines le maintiennent au sol alors qu’en étant yatsiv : stable, nous nous tenons debout, dignement, sans bouger dans l’attente de la sentence.
Le monde est jugé à 4 épisodes différents : à Pessah pour les moissons, à Shavouoth (cette fête se nomme aussi âtsereth ou clôture) pour les fruits de l’arbre, à Rosh Hashana, toutes les créatures du monde passent devant Lui comme des moutons, ainsi qu’il est dit « Il a formé leurs cœurs à tous et examine leurs actes » (Psaumes XXXIII, 15) et, pour Souccoth (qui est appelé seulement Hag) le monde est jugé pour l’eau.
La mishna spécifie bien que tout ce qui existe dans le monde d’animal ou de végétal possède une période dans l’année où va être émis un jugement à son égard.
Et l’homme en particulier, lui, le roseau pensant, lui qui est capable de comprendre et de faire la différence entre le bien et le mal. Un arbre qui sera jugé n’est pas doté de faculté de compréhension, il ne peut se mouvoir il est ancré dans le sol et n’a pas de choix à faire, à aucun moment, il subit le rôle qui lui a été imposé et ne possède pas de libre arbitre alors que l’homme a le choix parce qu’il comprend : הוא מבין. מבין en guematriya équivaut à 102 tout comme יצב et en tant qu’être responsable, il doit rendre des comptes pour que son âme se sente purifiée et, justement : donner ou rendre des comptes équivaut en guematriya à nefesh âme : דין + חשבון = 430 tout comme נפש.
En comprenant, l’homme se distingue et s’élève au-dessus des animaux par la pensée מחשבה mahshava, et, la pensée est différente de la mémoire et du souvenir en ceci : la pensée n’est pas dynamique, et elle est même statique. On subit une pensée qui assaille le cerveau alors que le souvenir : זיכרון, est quelque chose de dynamique : pour se rappeler ou se souvenir il faut vouloir faire remonter la chose ou l’événement à fleur de la connaissance. Pour se souvenir on donne une impulsion et pas pour la pensée.
Le Créateur, en insufflant à l’homme le souffle de vie lui a aussi transmis la connaissance et la possibilité de « penser » חשב c’est toute la différence entre l’homme et la bête : l’homme pense donc il est (cogito ergo sum) a dit Descartes et c’est exactement ce que l’on constate ici חשב = 310 et le mot homme איש = 311 car sans le alef de la connaissance l’homme n’en est pas un. Il existe tout simplement : יש : il est là. Cette connaissance est celle que D. lui a transmise.