DVAR TORAH MIKETS

La parachath Miqets est lue le plus souvent pendant la semaine de ‘Hanouka, fête avec laquelle elle comporte des affinités étroites. Nous y apprenons l’émergence, dans les rêves de Pharaon, de sept belles vaches, suivies de sept autres chétives, puis de sept beaux épis suivis de sept épis « pauvres et brûlés par le vent ».
Le nombre sept, qui est celui des couleurs fondamentales, de l’échelle musicale diatonique, et aussi des jours de la semaine, symbolise le matérialisme de ce monde-ci.
En revanche, la fête de ‘Hanouka est placée sous le signe du nombre huit, symbole du miracle de la fiole d’huile, et aussi de ce qui se situe au-delà de l’ordre naturel.
L’idolâtrie égyptienne consistait à adorer cet ordre naturel, symbolisé par le Nil et le nombre sept. Lorsque Pharaon, plus tard, demandera à Moïse : « Qui est Hachem ? […] Je ne connais pas Hachem ! » (Chemoth 5, 2), il reconnaîtra par là implicitement qu’il existe un dieu dans le monde, mais un dieu de la nature. Signalons que la valeur numérique des lettres qui composent le mot  אלהים  (Eloqim), soit 86, est la même que celle du mot הטבע (ha-téva’, c’est-à-dire « la nature »). Autrement dit, lorsque nous faisons de la nature une force surnaturelle, nous élevons artificiellement le monde de sept en un monde de huit (D’après Or samaya‘h).

Haftarath Chabbath ‘Hanouka – « Exulte et réjouis-toi, fille de Sion ! »

La haftara de Chabbath ‘Hanouka commence par les mots : « Exulte et réjouis-toi, fille de Sion ! car voici, Je viens et Je demeurerai au milieu de toi, dit Hachem » (Zacharie 2, 14).
Cette prophétie a été écrite au moment du retour des Juifs de leur exil en Babylonie, et son intention était sans doute d’encourager les exilés à regagner Erets Yisraël.
Dans le KUZARI, son œuvre maîtresse, rabbi Yehouda HA-LEVI met dans la bouche du roi des Khazars la question suivante :
« Etant donné que vous, les Juifs, êtes tellement attachés à votre terre, et que cet attachement est partagé par les religions issues de la vôtre, ceux qui n’y résident pas ne se sentent-ils pas en faute par rapport à vos lois ? »
« Tu as tout à fit raison, ô roi, a répondu le Sage. Notre Dieu nous a annoncé, par la bouche de Son prophète(Zacharie 2, 14) : “Exulte et réjouis-toi, fille de Sion ! car voici, Je viens et Je demeurerai au milieu de toi, ditHachem.”
Mais très peu parmi nos ancêtres sont retournés sur  notre terre, et la plupart ont préféré le confort et le bien-être dont ils jouissaient en terre babylonienne. Voilà pourquoi la promesse contenue dans cette prophétie ne s’est pas réalisée. »
Jacques KOHN Zal

PILPOUL SUR MIKETS