CHABAT HAGADOL ?

Ce chabbat sera le dernier Chabbat avant la fete de Pessah, celui que l’on nomme « Chabbat Hagadol », ce qui signifie « Le grand Chabbat ». Rabbi Chneour Zalman de Liadi a explique que la raison de ce nom est le grand miracle que D-ieu effectua le Chabbat qui preceda la sortie d’Egypte.D-ieu avait ordonne que trois jours avant la sortie d’Egypte, chaque juif attache un agneau au pied de son lit, afin de l’immoler et de le consommer juste avant la liberation.

Cette action etait un acte de foi de la part du peuple juif. En effet, l’agneau etait l’une des divinites egyptiennes, et il etait donc previsible que les egyptiens reagissent de facon violente a l’egard du peuple juif, qui n’etaient que leurs esclaves et declaraient de cette facon une revolte ouverte contre l’Egypte. Contrairement a ce que nous aurions pu pense, ceci n’a provoque aucune reaction contre le peuple juif, mais une guerre civile entre les egyptiens, une revolte des premiers nes contre Pharaon.

Ces derniers lui reprochaient de mettre leur vie en danger en refusant de laisser sortir les juifs d’Egypte.En quoi ceci peut-il etre qualifie de « grand miracle » ? La reaction des premiers nes parait justifiee. Ils avaient ete « eduques » au cours des autres plaies, et craignaient, a juste titre, pour leur vie.La notion meme de miracle demande en fait a etre expliquee.

Les egyptiens pretendaient a l’epoque, comme le souligne Rachi, que si le peuple juif essayait de sortir d’Egypte, ils l’en empecherait et le massacrerait. Bien qu’ils aient deja pu constate les miracles operes par D-ieu en faveur du peuple juifs, ils n’en etaient donc pas impressionnes au point de se soumettre a la volonte divine, et ne craignaient visiblement pas de se mesurer a D-ieu.Si Ha-chem avait fait sortir les juifs d’Egypte, en les faisant escorter par exemple par des animaux feroces pour les proteger, comme il l’a fait a l’epoque de Noah (Noe), pour lui permettre d’entrer dans l’arche sans craindre l’agressivite de ses contemporains, ceci aurait de toute evidence ete un miracle.

Ceci va a l’encontre des lois naturelles. La nature d’un animal sauvage n’est pas de se constituer en escorte pour proteger certains humains contre d’autres. Et lorsqu’il y a transgression de la nature du monde, ceci s’appelle un miracle.D-ieu cree le monde a chaque instant, a partir du neant.

Mais il le cree de telle facon que le monde entier semble obeir a des lois naturelles, que chaque instant parait etre la continuation de l’instant precedent, selon l’application de ces lois qu’il a defini.S’il y a rupture de sequence, ou que la sequence ne suit pas les lois en question, il s’agit alors d’un miracle. Ceci se remarque, impressionne, d’une part carc’est inhabituel, et d’autre part car cela revele que la nature n’est qu’une creation qui peut etre transcendee, contrairement a ce qui nous apparait dans la vie quotidienne.Pour autant, lorsque l’on a la realite presente a l’esprit, a savoir que la nature n’est effectivement qu’une creation, et que le createur, qui n’est par contre soumis a aucune limite, est infiniment plus eleve que la creation, les criteres a considerer ne sont plus les memes.

Le fait que D-ieu utilise un moyen exterieur a la nature apparait alors a l’evidence comme quelque chose de facile, de meme que l’on comprend sans dificulte que quelqu’un qui dispose d’un outil a le choix entre l’utiliser et ne pas l’utiser. Ceci ne nous montre pas la grandeur de D-ieu.La ou la grandeur de D-ieu apparait beaucoup plus, c’est par contre dans le fait que D-ieu accomplisse sa volonte sans se departir de la nature. C’est dans le fait que chaque evenement qui arrive dans le monde, en tenant compte de notre libre arbitre et des lois naturelles, s’inscrive dans le plan de de la volonte divine, et ce dans tous les moindres details de chaque evenement.On peut alors parler la, non pas de miracle, mais de grand miracle.Aucun evenement surnaturel n’est arrive, et paradoxallement, nos enemis sont devenus nos defenseurs, les opposants a D-ieu se sont mis a accomplir sa volonte, en prenant la defense de son peuple.

C’est en cela qu’il s’agissait d’un « grand miracle », d’un miracle qui ne s’est pas fait au depens de l’ordre naturel des choses.Ces considerations peuvent nous amener a nous interroger sur l’utilite des simples miracles, de ceux qui transcendent ouvertement la nature. Y-a-t-il quelque chose qui soit difficile a D-ieu, et ne peut-il pas faire tout le temps des miracles qui s’habillent dans la nature ?Lorque D-ieu decide d’operer des miracles surnaturels, c’est un acte de bonte envers nous. C’est un signe qu’il nous envoie afin de nous aider a « remettre la nature a sa place », afin de nous aider a avoir conscience qu’elle n’est qu’une creation, et que ce n’est qu’en apparence que nous y sommes soumis.

« Pessa’h cacher vessamea’h »

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